Technique de la Barbotine
Le style impressionniste est directement lié à la technique de la Barbotine dite vernissé à Longwy tout comme dans les manufactures de Montigny-sur-Loing, Bourg-la-Reine, Gien...
Cette technique utilise un engobe, pâte délayée et teintée aux oxydes, mise au point au milieu du XIXe siècle par la Manufacture de Sèvres pour décorer la porcelaine.
Il s'agit d'un revêtement décoratif terreux originellement cru (argile sous forme liquide de barbotine, très répandue dans le dernier quart du XIXe siècle après avoir été adaptée à la faïence par Ernest Chaplet, sur forme crue mais non sèche) ou cuit (argile cuite broyée fin, agglomérée par un liant vitreux, forme plus aboutie permettant de travailler sur biscuit sans risque d'écaillage), la barbotine est colorée dans la masse par des composés métalliques puis elle est recouverte par une glaçure généralement plombeuse ou alcalino-plombeuse; l'effet produit tend à évoquer la touche en relief de la peinture à l'huile.
Cette technique nécessite une grande maîtrise du pinceau et de l'anticipation du rendu des couleurs car ces dernières ne se révèlent qu'à la cuisson. Le procédé exige des artistes confirmés car l'exécution est généralement réservée à des pièces uniques coûteuses. Les décors sont souvent exécutés sur des formes simples pour éviter une redondance plastique.
D'environ 1878 à la fin du siècle, à Longwy les pièces peintes à la barbotine sont considérées comme le haut de gamme de la production artistique puisque chaque pièce est une oeuvre unique de l'artiste. Charles Rudhardt remarquable artiste de son époque va collaborer avec la Faïencerie entre 1880 et 1895 en apportant ses qualifications techniques, son savoir faire et l'introduction commerciale de la production longovicienne à Paris.
La barbotine dite vernissé va connaitre à Longwy une production riche de magnificence avec l'arrivée de grands peintres comme Cirode, Eugène Carrière, Martinus Antonius Kuytenbrouwer, Aristide Onésime Croisy, Georges Jules Victor Clairin, Bida, Eugène Petit, Camille Barnoin, Emmanuel Kilbert… Au XXe siècle seul Christian Leclercq va maîtriser cette technique et réaliser le portrait de Napoléon.