(1945 - 1977) Du succès au déclin de la Faïencerie de Longwy avec d'Huart
En 1943 Maurice-Paul Chevallier reprend la direction des ateliers de décoration artistique (poste qu'il occupait déjà avant la guerre) avec pour inspirations ces thèmes privilégiés que sont les décors orientaux Japonais ou chinois. La réintégration dans les bâtiments s’opère à la fin de la guerre en 1945 avec une abondante production de pièces émaillées et l'embauche de deux cent cinquante ouvriers.
Vont arriver à la Faïencerie une nouvelle génération d'artistes qui vont participer au renouvellement de l'esthétisme de la créativité à Longwy tout en maintenant la continuité artistique voulue par Maurice-Paul Chevallier. On peut citer Louis Valenti, Hélène Gabet, Rolande Rizzi, Paul Mignon qui sera reçu Meilleur Ouvrier de France en 1965 ... La marché de la faïence étant devenu peu porteur, seuls quelques services de table sont encore fabriqué pour en abandonner totalement la production en 1962.
Durant la fin des années 50, une nouvelle production verra le jour "les faïences d'art" qui ne seront pas de très bon goût en majorité pour certaines avec le temps qui passe mais qui seront le reflet d'une époque et aussi un gain de productivité et de rentabilité pour la faïencerie. Les décors d'émaux en série vont eux aussi subir des transformations plus simplistes pour accélérer le temps de production ce qui se ressentira dans la qualité de certains rehaussages et le dessin des cartels. La production d’œuvres uniques et à tirage limité quand a elle se poursuivra avec toujours la même qualité des ateliers d'arts.
En 1958 l'entreprise ne compte plus que cent soixante ouvriers, elle vends une partie de ses locaux à la société sidérurgique Lorraine-Escaut et fait détruire la partie la plus ancienne des ses bâtiments. Entre 1964 et 1968, la Faïencerie vend les locaux restant à Usinor et transfère son activité dans l'ancien château de la direction ou elle s'installe avec soixante sept personnes.
Les années 60 voient arriver un nouvel artiste Christian Leclercq qui sera reçu Meilleur Ouvrier de France en 1972 et qui va occuper tous les postes de fabrication et laisser derrière lui une oeuvre créative importante. Il sera avec Paul Mignon et Louis Valenti le dernier des grands artistes de l'ancienne Faïencerie de Longwy.
Vers 1975, malgré des efforts d'adaptation au marché, l'entreprise doit mettre en vente les collections d’œuvres historiques qui seront en partie préemptées par la commune de Longwy ce qui sera la base du futur musée municipal. Mais cette action ne sera pas suffisante et en 1976 la Faïencerie d'Huart doit déposer le bilan. A partir de 1977 la mise en liquidation judiciaire est prononcée. Différents investisseurs vont reprendre la faïencerie historique et d'autres ateliers vont s'ouvrir en parallèle... Les pages de cette fabuleuse histoire sont toujours ouvertes...